jeudi 27 décembre 2012

Un premier pas pour briser le cycle de la pauvreté

 
"Mesure ta pauvreté non à ce qui te manque mais à ce que tu désires." Jean-Paul Hameury
L'ONG Trickle-Up, fondé en 1979 par les américains Glen et Mildred Leet, oeuvre actuellement en Afrique, en Asie, et en Amérique Centrale, et son objectif principal est de subventionner, à l'aide de micro-crédits, des femmes et des personnes souffrant d'un handicap et qui gagnent moins de $1.25 par jour.  Ce programme est présent dans l'Ecorégion Lachuá au Guatemala depuis 2010, et c'est la Fondation Laguna Lachuá qui est responsable d'assurer l'exécution du programme sur le terrain.  

À dates ce sont 250 familles de la région qui furent appuyées et qui périodiquement reçoivent des ateliers de formations afin d'augmenter leurs connaissances dans la gestion de leur micro-entreprise.  En plus, l'équipe de la Fondation Laguna Lachuá travaille présentement à intégrer 175 familles additionnelles au programme Trickle-Up.

Le principe du programme est simple et efficace.  On octroi aux participants un crédit (et non un prêt) de $150 avec lequel la famille doit démarrer une micro-entreprise et en assurer la gestion efficace avec un roulement de fonds positif. 

Afin d'être éligible au programme, un processus de sélection est enclenché dès le début.  La séquence se fait comme suit: 1-Sélectionner les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables du territoire, 2-Visiter les leaders de ces communautés et vérifier leur intérêt à participer au programme, 3- Demander aux leaders de préparer un croquis des terrains habités dans leur communauté, 4-Visiter la communauté et à l'aide des représentants du Conseil Communautaire  identifier les familles les plus pauvres, 5- Visiter les familles les plus pauvres et leur passer une entrevue approfondie, surtout au niveau de leur situation financière, 6-Envoyer les entrevues au bureau central de Trickle-Up à Cobán, afin que l'administration chef, effectue la sélection finale des participant-e-s, selon une grille de critères pré-établis.

La dernière étape avant que les participants sélectionnés reçoivent leur crédit de $150 est qu'ils forment un groupe communautaire d'épargne et de crédit (groupe ALAC).  Ce groupe ALAC établira ses règles internes, selon les recommandations du programme, et à chaque rencontre les membres pourront acheter des actions de $1 ou $2 et/ou demander un prêt monétaire.  C'est à l'aide d'un système de pénalités payables (aux participants qui ne respectent pas les règles internes), et de l'intérêt accumulé sur les prêts que les membres du groupe ALAC généreront un retour sur leur investissement (achat des actions).

Durant l'exécution du programme (entre 12 et 18 mois) les participants recevront une série de 14 ateliers de formation et d'apprentissage, comme par exemple:
1-résolution de conflits
2-participation communautaire
3-équité des genres
4-les bienfaits de l'épargne
5-gestion d'une micro-entreprise
6-la famille, la santé et l'éducation
etc...

Au début de ce mois de décembre, afin d'approfondir mes connaissances du programme Trickle-Up, j'ai décidé de participer à deux rencontres programmées par Yasmira, la technicienne locale du programme Trickle-Up dans l'Ecorégion Lachuá. Voyons ensemble une série de photos qui témoignent ses 2 visites.

Nous voici dans une réunion du groupe d'épargne et de crédit ALAC de la communauté de Santa Lucia.
Les participantes à la réunion auront la chance d'acheter des actions ou encore de demander un prêt.   Le programme Trickle-Up met l'emphase sur les femmes et les personnes ayant un handicap physique.
À chaque nouveau cycle (un an), le groupe de femmes ALAC choisissent une nouvelle équipe d'administration (la table en avant) qui veille à la gestion adéquate et transparente des fonds d'épargnes et de crédits du groupe.
Et maintenant on se rend à une autre réunion dans une autre communauté.  Cliquez sur le lien suivant afin de visualiser un court vidéo-clip de notre entré dans la communauté de Nouvelle-Espérance 22 Janvier: Une communauté très pauvre de la région Lachua

Yasmira (à la gauche de la photo) explique aux leaders communautaires la raison et le déroulement de la rencontre.

Le thème central de la rencontre est ce croquis communautaire qui servira à déterminer les habitants les plus pauvres du village.
Ce sont les leaders communautaires qui font la sélection des gens les plus pauvres.
Cette maman sera peut-être une future participante au programme Trickle-Up. Si tel est le cas nous lui souhaitons bonne chance et beaucoup de succès dans la mise en place de sa micro-entreprise.

vendredi 30 novembre 2012

L'épreuve du maïs

Don Aurelio Sagüi, mon futur beau-père, est un fier agriculteur. On le voit ici poser fièrement dans sa parcelle de terre toute nouvellement semé de grains de maïs.

Selon la tradition Maya-Q'eqchi' locale, bien que moins respecté qu'auparavant, l'homme qui demandait la main à une fille devait passer par l'épreuve du maïs que le père lui proposait.  Cette épreuve consistait d'attendre jusqu'à la saison des semailles, de se rendre à la terre du père et de semer 1/2 acre de maïs pour lui.  Ce geste du prétendu aspirant représentait la volonté et le sérieux de sa demande.  

C'est donc avec plaisir que j'ai répondu à l'appel de Don Aurelio lorsqu'il m'a annoncé qu'il allait semer 3/4 d'un hectare, puisqu'en effet, il y déjà a quelques mois, j'ai demandé la main de sa jolie fille Ema.

Voyons donc ensemble une série de photos avec notes explicatives qui décrit le processus des semailles du maïs pour les petits fermiers ruraux du Guatemala.

Au lever du soleil Don Aurelio prépare les grains de maïs.  Il ajoute un produit chimique au grains afin de réduire le risque que les insectes ravagent les grains.  Et ensuite chaque paysans, dont moi-même, passons avec notre sac ou autre contenant afin que Don Aurelio nous le remplissent de quelques livres de grains.

Malheureusement j'ai omis de prendre une photo des femmes, qui depuis très tôt le matin, prépare la nourriture du déjeuner (afin de remplir l'estomac des hommes avant le départ) et le repas du dîner (afin d'apaiser l'estomac des hommes au retour du champ).  Et quand est-il des enfants?  Et bien pour eux ce sera la fête car il y aura beaucoup de gens et de nourriture à la maison.  Ils sauront bien en profiter c'est certain!!  Sur la photo on voit la petite Thérèse (devant), le petit Wilmer (au centre), et Henry (derrière)
Et enfin on part vers les 7h00 du matin.  Puisqu'on est dans la saison des pluies, les sentiers sont peu invitant  car ils sont en effet remplis de boue.
Même si la boue réduit la vitesse de déplacement, elle ne réduit pas en rien la beauté séduisante des paysages de Salacuim. 
Voici les garçons et le gendre (premier à la gauche) de Don Aurelio.  Outils en mains, ils s'avancent peu à peu vers le lieu des semailles. 
Après une jolie marche de 10 minutes, nous voici maintenant à la parcelle.  C'est ici où l'on passera une demie journée à semer manuellement les grains de maïs....et où je devras passer la fameuse épreuve du maïs ;) Vous pouvez aussi apercevoir que chacun possède son bâton à semer.
Ah!  Et voici aussi mon chien Tayuyo.  Même s'il est bien fouinard je l'aime beaucoup et il adore les sorties à la campagne qui pour lui sont de belles aventures.
Une fois les bâtons à semer bien affilés, on doit mesurer la distance entre chaque rang.  Pour ceci on utilise des cordes et des piquets qui serviront de guide pour semer en ligne droite et à la bonne distance.
Voici Walter qui, avec les conseils de son père, améliore à chaque fois sa technique de semer le maïs.
Walter est aussi très habile avec la machette qui sert, entre autre, à affiler les bâtons à semer.  
Et enfin me voici (pour ceux qui ne me croyait pas encore). C'est avec la technique d'un canadien qui ne connaît en rien  des semailles du maïs que j'ai quand même réussi à passer l'épreuve du maïs.

Cliquez sur le lien suivant afin de voir un court vidéo-clip qui démontre mes talents de semeur: Savez-vous planter du maïs, à la mode, à la mode...


Après quelques heures de travail, l'équipe se mérite une pause santé, où l'on mangera des  petits tamales de fèves noirs, accompagnés d'un jus de fruit.
Et oui, déjà la journée tire à sa fin.  Derrière les trois semeurs, on peut voir le terrain qui fut semé.
Et finalement, on retourne au foyer, où les femmes nous attendent avec un repas chaud et succulent, et où les tortillas ne feront pas défaut.

mercredi 31 octobre 2012

L'avenir en main

Ce document important est l'Écriture Publique qui confirme la légalisation de la terre des 34 familles de la communauté de Semuy II
Le samedi 13 octobre 2012, dans la toute petite communauté très isolée de Semuy II, des représentants de l'État remirent à chaque famille du village l'écriture légale de leur parcelle de terre. Comme l'a bien expliqué le représentant du Fonds des Terres du Guatemala, ce papier légal représente l'avenir des familles de la communauté car en effet avec ce document ils s'assurent de la sécurité à long terme de leur gagne-pain.  La terre pour ces familles est leur source de nourriture et de revenue.  Étant pour la plupart de petits agriculteurs, leur lopin de terre leur permet d'assurer le soutient et la prospérité de la famille.  Le représentant  du Fonds des Terres profita de l'occasion pour aussi faire la sage remarque suivante:


"Maintenant que vous avez votre Écriture Légale vous aurez plus de facilité à recevoir un prêt de la banque, car maintenant vous avez une garantie, et ainsi vous aurez davantage d'opportunités d'investir pour la prospérité de votre famille.  Alors le plus grand conseil qu'on pourrait vous donnez aujourd'hui serait:  SVP, NE VENDEZ PAS VOTRE TERRE.  IL NE FAUT PAS PENSEZ À COURT TERME, ON VOUS PRIE DE PENSEZ À VOS ENFANTS.  CE SONT EUX L'AVENIR DE VOTRE FAMILLE ET DU GUATEMALA."

C'est sous un ciel nuageux qu'on quitte les motos afin d'emprunter le sentier qui mène à la communauté de Semuy II. Il faut 3 heures de marche dans des conditions difficiles avant d'arriver au petit village.  Je lève mon chapeau et donne tout mon respect aux gens de ce village qui doivent porter leurs enfants et leurs achats afin de sortir ou de rentrer chez eux 
Voyez un court vidéo-clip de la marche dans le sentier: L'unique sentier qui mène à Semuy II. Le sentier nous réserve quand même de magnifiques paysages et des rencontres surprises.

Les nuages commencèrent à se dissiper laissant place au soleil rayonnant
Remarquez à la droite du sentier ce vase naturel qui abrite une plante sauvage

Et que dire de ce jeune poulain qui, quelque peu apeuré, trottait derrière sa maman pouliche 
Et enfin, après 3 heures de marche on arrive au village de Semuy II. Dans ce village, durant l'époque des pluies, tous les hommes portent leur bottes de caoutchouc
Pour souligner l'importance de la journée on a sorti le fameux instrument symbole nationale du Guatemala.
LA MARIMBA (genre de grand xylophone en bois)
Au Guatemala, dans les régions rurales, c'est encore la tradition lors des sorties publiques que les femmes se séparent des hommes et se joignent tous sous un même groupe
Vers 10:30 am on enclenche le protocole de la journée avec l'entré du drapeau et l'intonation de l'hymne national
Don Hector est l'un des participants publiques qui remet le document de légalisation de la terre aux familles du village
Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court vidéo: Don Hector explique l'importance de la journée

On souligne aussi l'importance des femmes durant la journée.  Leur nom est inscrit dans le document ce qui fait qu'elles sont aussi propriétaires de la terre familiale
On m'a aussi demander de prononcer un discours et de participer à la remise des documents d'Écritures Légales. J'ai accepté avec plaisir
Et finalement, durant la journée on a mis beaucoup d'emphase à rappeler aux parents que la terre sera l'héritage qu'ils laisseront à leurs enfants. Ces petits êtres représentent l'avenir de la communauté
J'ai beaucoup appris lors de cette journée de remise des Écritures Légales des terres à la population de Semuy II.  Même si on est en 2012, on est encore très loin comme nation humaine d'être en mesure d'offrir à toutes les familles de la planète une sécurité de vie et les besoins de bases, tels l'eau potable, l'électricité, les services adéquats de santé et d'éducation.  Alors je ne sais pas si vous le voyez ainsi, mais pour moi il semble que le système capitaliste ne réussira jamais à combler les besoins des gens (malgré l'importante richesse monétaire qui existe chez les plus nantis). Ceci ne fait que renforcer mon souhait de vivre un nouveau souffle qui nous mènera Vers Un Nouveau Monde!  

dimanche 21 octobre 2012

Célébrons l'enfance!

"Il y a toujours dans l'enfance, ces petits êtres qui vivent dans la joie du moment présent, un instant où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir" - Graham Greene


Le 1er octobre dernier, Journée de l'enfance au Guatemala, on m'a invité à participer aux activités organisées pour célébrer l'occasion.  C'est ma copine Ema qui m'a lancé l'invitation. Elle enseigne à Salacuim au collège privé Adventiste à un groupe de 11 élèves de la 3ième année du primaire.  Quand je suis arrivé ce lundi après-midi ensoleillée, déjà les enfants jouaient à différent jeux et un groupe de garçons maquillés et déguisés en clown m'attendaient à la porte d'entrée.  Les autres activités à l'horaire étaient la piñata, quelques jeux de groupes, et enfin la dégustation d'un succulent repas du dîner.

Quelques élèves s'amusent au souque à la corde

Le professeur Manuel pose avec les élèves et l'une des deux piñatas
Voici une petite princesse de la classe de maternelle qui essaye tant bien que mal de donner quelques coups de bâtons à la piñata
Et oui, après avoir reçu plusieurs taloches la piñata perd au combat et rend âme et friandises. Vamos!!! crient les enfants.
Voici la deuxième piñata remplie à craquer de friandises. Une donation de ma part afin d'appuyer aux activités de la Journée de l'enfance
Et oui, malheureuse pour la piñata #2, le combat injuste prend fin encore une fois avec la déchirure du corps en papier. Vivement les friandises!
Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court vidéo-clip: La piñata va-t-elle craquer?

Toutes sourires les fillettes posent avec les ballons de couleurs et quelques friandises
Au centre de la photo on aperçoit ma copine Ema entourée de quelques étudiants du collège
Et le tout se termine avec un délicieux dîner préparé par les professeurs

"Pour remplir le but de l'éducation, il faut savoir s'élever au-dessus de l'esprit du temps: Ce n'est pour le présent que l'on doit former l'enfance, car il exerce une influence puissante et continue, mais seulement pour l'avenir" -Johann Paul Friedrich Richter

dimanche 23 septembre 2012

Portrait de ma vie au Guatemala 20 mois plus tard


"Le concert des oiseaux au levé du soleil, quantités de rayons lumineux pénétrants la chambre, puis j'ouvre les yeux à une nouvelle journée.  Je respire la paix, le bonheur est là, il m'entoure, il me caresse.  Je soulève le moustiquaire, et pose les deux pieds par terre à la rencontre de mon chien Tayuyo. Mon fidèle compagnon, transpirant la joie, me retrouve question d'effectuer de minces étirements qui nous mèneront à nos premiers pas vers la journée déjà enclenchée.  La tasse de café, préparée avec un coeur souriant, précède le petit-déjeuner routinier: oignons, tomates et patates rôtis, accompagnés de quatre oeufs.  Solitaire vieillissant, la routine culinaire me sera de compagnie aussi pour le déjeuner: poulet ou viande de boeuf avec fèves noirs et riz, et ce jusqu'au dîner; spaquetti sauce tomates avec aulx, oignons et tomates rôtis. Tortilla, tamal, tayuyo, pinol, et atol forment aussi une grande partie de mon menu alimentaire. Et ça se répétera le lendemain, le surlendemain et le c'est-sûr-que-les-autres-demains-aussi.  Ça me plaît. Et ne s'en plain pas trop Tayuyo semble-t-il.

Bicyclette enfourchée et Tayuyo en main, je roule vers le travail de coopérant, à l'international. Tout les jours on s'acharne à dénicher et apporter des opportunités de développement socio-économique aux citoyens actifs, moins actifs, et inactifs de la région.  Volonté, détermination, effort, action, et résultats sont des mots porteurs d´énergie et le message régulier qu'on leur transmet est: "Vous êtes les agents de changements, le destin de votre développement est entre vos mains". Sur mon éventail professionnel s'étendent  des noms tels RainForest Alliance, L'Union internationale pour la conservation de la nature, CATIE, USAID, MercyCorps, CUSO-International, FUNDASISTEMAS, Trickle-Up, et j'en passe. Comme toujours le travail m'absorbe, et le facteur temps, mon vieux complice conflictuel, n'abandonne pas son désir de me procurer frustrations, détresses, et sentiments de manquer de temps.  L'équilibre je le cherche encore, mais il est là, pas trop loin. La patience est de mise.  Par la fenêtre de mes yeux je regarde autour de moi et j’aperçois la simplicité, la pauvreté matérielle, le désordre naturel, l'indiscipline, mais plus important que tout, je vois des sourires nombreux et constants, j'entends des rires.  Je sourie, je respire.  

Doucement la soirée nous salut, et la noirceur s'avance, et comme c'est le cas ici, après le soleil, vient la pluie.  À la maison, les lumières de mon grand portique attirent les insectes nocturnes. Tayuyo s'entretient avec tarentules, grenouilles, scorpions, menthes-religieuses, papillons de nuit, et moi je surveille l'arrivé surprise de mon insecte porte-bonheur, l'Espérance. Pendant que ces "animalitos" s'activent, moi, peu à peu, je me prépare de l'eau chaude, pour une douche dans l'arrière-court. Nu et libre comme l'air je me lave à l'unisson des multiples sons nocturnes. Pendant que mes préoccupations s'envolent pour laisser place au sommeil, déjà Tayuyo dort, alors que moi je me glisse avec légèreté sous mon moustiquaire. Cette nouvelle journée est dejà terminée, le temps passe trop vite mais je me rappelle que le moment présent est toujours là.  Éternellement là. Et sincèrement nôtre. 

L'Amour et le Bonheur je leurs ai fait place dans ma vie au Guatemala.  Dans ce pays du printemps éternel je me sens chez nous, tout comme dans les autres pays du monde que j'ai eu la chance de visiter. Mais il semble qu'ici le "timing" est parfait pour y installer ma vie. Déjà le mot circule dans la communauté: "Stéphane recherche terrain à vendre pour y cultiver le cacao." Citoyen du monde, je rêve de m'établir dans plusieurs pays. Ma vie ce n'est pas une profession mais plutôt une vocation. Loin de la routine, la vie me gâte, et je continue mon trajet...Vers Un Nouveau Monde.  Le séjour est fantastique. Vous embarquez avec moi?" 

MON TAYUYO

Voici un petit cadeau pour mes fidèles compagnons lecteurs et lectrices.  Sachez que mon blogue préféré est celui d'un grand sage qui ne veut pas être un guru: Pierre Rabhi. Voici le lien qui donne accès à sa dernière publication: http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?post/2012/09/21/Peut-on-changer-ce-monde

dimanche 2 septembre 2012

Los Chapines (partie 5): Un peuple heureux


Chers lecteurs, chères lectrices, je vous présente maintenant un cinquième texte sur les chapines, ce surnom qu'on donne au gens du Guatemala.  Cette fois-ci j'ai pensé préparer un truc basé sur une observation personnelle, et qui fut récemment confirmée dans un nouveau rapport.  Êtes vous prêts?  Vous voulez savoir de quoi je vais parler? Alors allons-y.  

Mesdames et messieurs,  fillettes et garçons, amis et amies, connaissances et étrangers. Et oui, vous tous qui vivez dans un pays développé, svp prenez soin de lire deux fois ce qui suit:  Les chapines, malgré leur lutte quotidienne ardue, douloureuse, pénible et injuste, forment l'un des peuples les plus heureux sur la planète.

Qui l'aurait cru!  À première vue on défini le Guatemala avec des mots tels; pauvreté, misère, souffrance, corruption, sous-développement, violence, génocide, injustice, iniquité, et j'en passe.  Quand j'ai accepté le contrat de deux ans comme coopérant au Guatemala, le pays du Printemps Éternel, j'avais plutôt dans l'idée que le monde de la tristesse et du malheur m'attendaient. Mais non, dès les premiers instants de ma nouvelle vie ici au Guatemala, du moment où je me suis installé à Salacuim en janvier 2011, j'ai aussitôt remarqué que les chapines avaient un sourire tellement facile et reluisant, et duquel s'émanait le bonheur.  Ces gens, les chapines, sont d'une amabilité exemplaire et ils exhibent une joie de vivre remarquable.

Avant d'aller plus loin j'aimerais spécifier que le portrait que je vous présente dans ce texte n'est surtout pas une généralisation de la situation de tous les chapines du Guatemala. Il ne s'agit pas non plus d'une conclusion d'une recherche basée sur la méthode scientifique. Il est plutôt question de la réalité que j'observe au jour le jour sur le comportement des chapines plus infortunés (ou pauvres) vivant en milieu rural.  

En effet, je crois que les chapines les plus pauvres financièrement ont une facilité impressionante de ne pas se laisser abattre lorsque les problèmes se présentent à leur porte.  Rappelons-nous que la majorité des chapines vivent dans un monde où la misère est omniprésente.  Elle fait partie de leur quotidien.  Alors de temps en temps quand surgit un mal imprévu, pour eux c'est comme si quelqu'un de familier viendrait leur rendre visite.  Il le salut, le laisse entrer, et l'invite à prendre un bon café.  L'imprévu semble être un copain pour eux et non pas un étranger.  Bien qu'il s'en préoccupe, il ne le chasse pas comme s'il s'agissait d'un intrus.  C'est peut-être de là que vient leur bonheur. De leur capacité à vivre au jour le jour, et de gérer leurs préoccupations dans le moment présent, sans penser au passé, ni prévoir le futur.  Ils savent très bien que demain est une autre journée et que tout peu arriver. Peut-être que leur niveau de bonheur vient aussi du fait qu'ils sont un peuple résigné à leur sort et qu'ils ne cherchent pas nécessairement l'apothéose.  

Alors qu'est-ce qui défini le bonheur?  Pourquoi certaines personnes, ou encore certaines cultures sont-elles plus heureuses que d'autres?  Seraient-ils plus heureux les gens qui vivent dans les régions tropicales où le soleil est presque toujours présent? Seraient-ils plus heureux les gens qui vivent sans croire à la nécessité d'une croissance économique perpétuelle? À mon avis se sont sûrement des facteurs importants. Mais voici aussi d'autres raisons pourquoi, selon moi, les chapines sont heureux:
  • Ils ont de grandes familles et ils vivent tous ensemble.  Les enfants, parents, et grand-parents se partagent le foyer familial.
  • Ils se concentrent sur l'essentiel de la vie.  Par exemple la nourriture est un axe central de leur vie, chaque activité se termine par le partage de nourriture.
  • Ce sont des gens sociaux. Ils organisent une multitude d'activités sociales, incluant plusieurs parties de soccer. 
  • Ils ne se préoccupent pas du temps. Au Guatemala on fonctionne avec "l'heure chapine" qui équivaut à au moins une heure de retard pour chaque activité organisée.  
Et je souligne aussi que selon la pyramide des besoins de Maslow que la première étape de la réalisation de l'être humain est de réussir à répondre à ses nécessités de base.  Au Guatemala, la plupart des chapines réussissent à combler leurs besoins de base (manger, boire, dormir, se vêtir, et se reproduire).  C'est peut-être juste cela qui compte en bout de ligne.

Voici d'autres avantages qui découlent  lorsqu'on se sent satisfait et contenter qu'avec les besoins de base:
  • faible taux de stress, 
  • niveau minime de préoccupation (se confier dans les mains du Tout-Puissant),
  • vivre le moment présent
Les chapines sont ainsi en général plus heureux en dépit de leur situation de vie difficile.

Par contre il y a aussi des désavantages comme:
  • faible valorisation de l'éducation scolaire et faible curiosité pour l'apprentissage intellectuel (faible valorisation de la lecture),
  • faible niveau de pro-activité, 
  • faible capacité à planifier, à entrevoir les problèmes et trouver les solutions,
  • être conformiste et résigné face à une situation néfaste
Les derniers quatre points font en sorte que l'évolution d'un peuple ou d'une culture peu être plus lente. Ceci n'est pas mal en soi, mais dans le monde actuel, ceci peu signifier la raison de l'écart qui se creuse constamment entre les différents peuples.

Donc comme je le mentionnais en tout début de texte, ma perception du bonheur des chapines fut épauler par le récent rapport: The Happy Planet Index (HPI): 2012 Report.  Selon ce rapport les chapines forment le 10ième peuple le plus heureux sur la planète (derrière des pays comme le Costa Rica (#1), le Vietnam (#2), et la Colombie (#3)). Le ratio du bonheur est calculé de la façon suivante:

Index du bonheur = Sentiment de bien-être x Espérance de vie
                                         Empreinte écologique

En terminant j'aimerais souligner que d'après ce rapport (HDI), qui présente le ratio de bien-être des pays, le Canada vient en 65ième position, derrière plusieurs pays de l'Afrique, du Moyen-Orient et de l'Asie.  Les États-Unis arrivent loin derrière en 105ième position (sur 151 pays). Quelle est la conclusion qu'on pourrait tirer du fait qu'on retrouve un plus haut sentiment de bien-être dans les pays défavorisés? Est-ce que vivre de simplicité et d'être plus en contact avec nos racines et la terre nous rendraient plus heureux? Qu'en pensez-vous?  Partagez-moi vos commentaires.

Stéphane JD Lapointe,
Un canadien bien heureux de vivre parmi les chapines!

mardi 31 juillet 2012

Journée d'inauguration à Nouvelle Espérance 22 Janvier

Quelques étudiants posent fièrement devant leur tout nouveau tableau blanc
Le tout a commencé le 23 mars 2012.  Cette journée-là je suis arrivé pour la première fois à la communauté de Nouvelle Espérance 22 Janvier (NE22J).  Durant cette première visite les gens du village m'ont fait part de leur situation, de leurs inquiétudes et de leurs besoins.  Je suis reparti du village en leur laissant comme message de n'avoir aucune attente suite à ma visite mais que j'allais voir ce que je pourrais faire pour les aider. Après avoir réfléchi durant quelques jours j'ai décidé de lancer un appel d'aide à la population de ma région de Hearst au Canada.  

Et voilà que 105 jours plus tard, soit le 13 juillet, des améliorations au niveau du support scolaire furent apportés, ainsi qu'un nouveau salon communautaire fut construit et inauguré, et ce grâce à la grande générosité des gens de mon pays qui ont donné un grand total de $ 2,204.52.

Afin de connaître les détails de l'appel d'aide voir le lien suivant: 

Aussi pour ceux et celles qui aimeraient connaître la feuille du budget des dépenses prévues et réalisées, le lien suivant vous y donnera accès: Budget - Dépenses

Maintenant voyons ensemble quelques photos et textes explicatifs ainsi que quelques vidéos de la journée d'inauguration.

Nous étions une quinzaine d'employés de la FUNDALACHUÁ a se rendre dans la communauté de NE22J afin de participer à la journée d'inauguration du nouveau centre communautaire.  Une marche de 20 minutes sous le soleil frappant est nécessaire afin d'arriver au micro-village.
Nous voilà arrivé!  Du haut de la colline on aperçoit au loin la nouvelle construction (édifice avec le toit en tôle)
Le voici de plus près le Centre Communautaire NE22J
Une construction réalisée grâce à l'appui financier de Hearst et la région (Canada) et grâce à la main-d'oeuvre communautaire de NE22J
Les femmes s'affairent à préparer le repas du dîner mais prennent aussi le temps de nous servir un café lors de notre arrivé
Ici Pedro, l'unique professeur du village, invite les gens à s'approcher afin d'entamer le protocole d'inauguration du Centre Communautaire
Voici les deux élèves porteurs du drapeau guatémaltèque
Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court vidéo-clip: Entrée du drapeau et hymne national

Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court vidéo-clip: Petit discours d'un étudiant
On m'a invité à partager quelques mots.  En gros je leur ai dit que c'est l'effort commun de deux communautés qui a permis cette belle réalisation
Les femmes et les enfants du village regarde la scène avec fierté
Et voilà le moment venu de couper le ruban...
...d'ouvrir et de remettre les clefs du Centre Communautaire à  la communauté
Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court clip: À moi l'honneur de couper le ruban

Voici l'intérieur du centre fièrement décoré pour l'occasion
Ce fut vraiment une journée spéciale
Encore une fois on m'invite à un petit discours
Cliquez sur le lien suivant afin de visionner un court vidéo-clip: Discours du leader communautaire Carlos Caal Max

Une femme du village pose avec la plaque commémorative préparée pour l'occasion
Sur la plaque vous pouvez lire le message de remerciement suivant:  "Merci beaucoup à nos amis de Hearst, Canada"
Et bien entendu on avait préparé le terrain de football pour la compétition amicale
Allez, allez!  Que le meilleur gagne...GOOOOOAAALLLL!!
Cliquez sur le lien suivant pour voir un court vidéo-clip: Compétition de soccer

On termine le tout avec un SUCCULENT dîner!!
MERCI BEAUCOUP À TOUS MES AMIS DE HEARST ET LA RÉGION!!