vendredi 30 novembre 2012

L'épreuve du maïs

Don Aurelio Sagüi, mon futur beau-père, est un fier agriculteur. On le voit ici poser fièrement dans sa parcelle de terre toute nouvellement semé de grains de maïs.

Selon la tradition Maya-Q'eqchi' locale, bien que moins respecté qu'auparavant, l'homme qui demandait la main à une fille devait passer par l'épreuve du maïs que le père lui proposait.  Cette épreuve consistait d'attendre jusqu'à la saison des semailles, de se rendre à la terre du père et de semer 1/2 acre de maïs pour lui.  Ce geste du prétendu aspirant représentait la volonté et le sérieux de sa demande.  

C'est donc avec plaisir que j'ai répondu à l'appel de Don Aurelio lorsqu'il m'a annoncé qu'il allait semer 3/4 d'un hectare, puisqu'en effet, il y déjà a quelques mois, j'ai demandé la main de sa jolie fille Ema.

Voyons donc ensemble une série de photos avec notes explicatives qui décrit le processus des semailles du maïs pour les petits fermiers ruraux du Guatemala.

Au lever du soleil Don Aurelio prépare les grains de maïs.  Il ajoute un produit chimique au grains afin de réduire le risque que les insectes ravagent les grains.  Et ensuite chaque paysans, dont moi-même, passons avec notre sac ou autre contenant afin que Don Aurelio nous le remplissent de quelques livres de grains.

Malheureusement j'ai omis de prendre une photo des femmes, qui depuis très tôt le matin, prépare la nourriture du déjeuner (afin de remplir l'estomac des hommes avant le départ) et le repas du dîner (afin d'apaiser l'estomac des hommes au retour du champ).  Et quand est-il des enfants?  Et bien pour eux ce sera la fête car il y aura beaucoup de gens et de nourriture à la maison.  Ils sauront bien en profiter c'est certain!!  Sur la photo on voit la petite Thérèse (devant), le petit Wilmer (au centre), et Henry (derrière)
Et enfin on part vers les 7h00 du matin.  Puisqu'on est dans la saison des pluies, les sentiers sont peu invitant  car ils sont en effet remplis de boue.
Même si la boue réduit la vitesse de déplacement, elle ne réduit pas en rien la beauté séduisante des paysages de Salacuim. 
Voici les garçons et le gendre (premier à la gauche) de Don Aurelio.  Outils en mains, ils s'avancent peu à peu vers le lieu des semailles. 
Après une jolie marche de 10 minutes, nous voici maintenant à la parcelle.  C'est ici où l'on passera une demie journée à semer manuellement les grains de maïs....et où je devras passer la fameuse épreuve du maïs ;) Vous pouvez aussi apercevoir que chacun possède son bâton à semer.
Ah!  Et voici aussi mon chien Tayuyo.  Même s'il est bien fouinard je l'aime beaucoup et il adore les sorties à la campagne qui pour lui sont de belles aventures.
Une fois les bâtons à semer bien affilés, on doit mesurer la distance entre chaque rang.  Pour ceci on utilise des cordes et des piquets qui serviront de guide pour semer en ligne droite et à la bonne distance.
Voici Walter qui, avec les conseils de son père, améliore à chaque fois sa technique de semer le maïs.
Walter est aussi très habile avec la machette qui sert, entre autre, à affiler les bâtons à semer.  
Et enfin me voici (pour ceux qui ne me croyait pas encore). C'est avec la technique d'un canadien qui ne connaît en rien  des semailles du maïs que j'ai quand même réussi à passer l'épreuve du maïs.

Cliquez sur le lien suivant afin de voir un court vidéo-clip qui démontre mes talents de semeur: Savez-vous planter du maïs, à la mode, à la mode...


Après quelques heures de travail, l'équipe se mérite une pause santé, où l'on mangera des  petits tamales de fèves noirs, accompagnés d'un jus de fruit.
Et oui, déjà la journée tire à sa fin.  Derrière les trois semeurs, on peut voir le terrain qui fut semé.
Et finalement, on retourne au foyer, où les femmes nous attendent avec un repas chaud et succulent, et où les tortillas ne feront pas défaut.

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