lundi 24 octobre 2011

Programme forestier du Guatemala



Chers amis lecteurs, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-contre les paysages du Guatemala nous offrent tout un panorama. Mais remarquez-vous aussi l'insuffisance d'arbres matures?

En effet, au Guatemala la couverture végétale d'ordre primaire est en déclin depuis les années 1960 suite à des stratégies de colonisation des territoires vacants afin de développer l'agriculture et l'élevage de bovins.

Cet ainsi que depuis quelques décennies on retrouve de moins en moins de forêts denses et humides dans ce magnifique pays de l'Amérique centrale. Certes à quelques endroits on y retrouve un amas d'arbres qui se sont regénérer de façon naturel, mais les arbres primaires, qui forment les forêts tropicales humides et qui servent d'habitat et de corridor écologique au règne animal du Guatemala, se font de plus en plus rare et sont même en voie de disparition.

C'est pourquoi les autorités dirigeantes guatémaltèques, afin de contrer ce problème croissant de l'expansion trop rapide des terres agricoles et de la perte des forêts primaires, ont initié durant les années 1970 une Politique national des forêts du Guatemala.

Le programme initial était plutôt faible et axé seulement sur les propriétaires de très grandes propriétés. Afin de faire face à ces lacunes, le programme fut réajusté à quelques reprises. En 1996, est né le PINFOR, un outil de support à la Politique national des forêts. L'objectif du PINFOR est de regénérer et préserver les forêts du Guatemala tout en développement une économie forestière durable qui vise à la comercialisation des arbres. Le PINFOR permet à des particuliers, à des entrepreneurs, ou encore à des communautés de se doter d'un projet de protection ou de reforestation sur leur terrain privé, d'une superficie minimum de 5 hectares. Ces propriétaires décident alors de, soit protéger une forêt situé sur leur terrain, ou encore d'y planter de nouveaux arbres (qui doivent se retrouver sur la liste d'arbres aptes à la comercialisation).

Afin d'assurer une participation adéquate de propriétaires de terrains, le PINFOR offre un support financier, variant entre $1,000-$1,500, qui sera étalé sur 5 ou 6 ans. Mais à noter que c'est seulement si les propriétaires remplissent les critères du programme qu'ils recevront ces bourses de soutient. Par exemple, un des critères est de s'assurer que les plantations ne soit pas trop denses. On doit alors procéder à une coupe sélective des arbres afin de réduire la végétation compétitive. On doit aussi éliminer une partie des branches afin de laisser pénétrer davantage la lumière du soleil à l'intérieur de la plantation.

Un des rôles de l'ONG pour laquelle j'offre mes services, la FUNDALACHUÁ, ainsi que quelques autres institutions sociales, est d'offrir un support technique et de formations aux participants du PINFOR à l'intérieur de l'écorégion Lachuá. La plupart des propriétaires sont agriculteurs ou éleveurs alors ils doivent suivre certains ateliers de formation sur la gestion d'une plantation ou la protection d'une forêt. Le fait aussi que la plupart des propriétaires vivent sous le seuil de pauvreté signifie qu'ils n'ont pas l'argent nécessaire pour se procurer, sauf la machette, les outils de base tels les scies mécaniques, les ciseaux coupe-branches, les règles à mesurer et le combustible. Ces outils techniques sont donc fournis par la FUNDALACHUÁ.

C'est alors que ce jour-là, le 21 octobre dernier, nous sommes partis en équipe afin de donner un coup de main à un propriétaire-participant au programme PINFOR. Ensemble on allait éclaircir (ralear) sa plantation et couper (podar) quelques branches.

C'est à pied (en bottes de pine!) et en suivant quelques petits sentiers boueux qu'on parvient à se rendre jusqu'au site de la plantation


En route on peut admirer des scènes de paysagistes comme en fait preuve cette photo



Les techniciens de l'INAB (Institut national des forêts) se préparent à sélectionner les arbres qui seront coupés, à inscrire l'espèce des arbres et à prendre en note la mesure de leur diamètre


À l'aide d'une machette ou de la scie mécanique on marque les arbres qui doivent être éliminés. La plupart du temps les propriétaires des plantations se serviront des arbres abattus comme bois de chauffage


Et on procède à l'abattage. Ce jour-là nous avons coupés quelques 150 arbres d'un diamètre variant entre 2cm - 30cm. Les arbres coupés étaient plutôt des arbres qui s'étaient regénérés de façon naturelle et non pas ceux de la plantation (le medallo et le canxán)


Voici quelques étudiants-stagiaires de l'INAB, qui, après la journée de travail démontrent fièrement qu'ils ont encore assez d'énergie pour transporter les outils


En terminant, malgré les bonnes intentions du programme PINFOR, il semble, selon une étude toute récente, que son fonctionnement et la satisfaction des participants est moyen. On évalue le score final à 67%. Enfin, pour ceux et celles qui voudraient en connaître davantage sur le programme PINFOR (et du fait même pratiquer la fascinante langue espagnol), vous pouvez cliquer sur le lien suivant: INAB et PINFOR

dimanche 23 octobre 2011

Pour des raisons de confort, de sécurité et de tranquilité...

Et oui. Le 15 octobre dernier j'ai changé de logement à Salacuim. C'est avec l'aide de quelques compagnons, et le pick-up de la FUNDALACHUÁ, que nous avons déménagé mes quelques meubles. Il nous a quand même fallu deux jours pour le faire puisque la pluie était toujours de la partie.

Quelques faits cocasses du déménagement:
-Mes lunettes prescrites sont maintenant totalement ruinées puisque, les ayant oublié dans la boîte du pick-up, elles se sont faites écrabouillées par un meuble.
-Après les 2 jours de déplacement sur le sol détrampé de Salacuím, les meubles, les matelas, et nos vêtements étaient en partie tachés de boue collante.

Pourquoi ai-je déménagé?
Pour des raisons de confort, de sécurité, et de tranquilité. La nouvelle maison m'offre les avantages suivants:

-elle est située plus loin de l'autoroute principale ce qui réduit drastiquement le bruit des véhicules, des motos, des klaxons, et de la musique pré-matinale des voisins
-par le fait même, ceci réduit considérablement la poussière qui se soulève des chemins secs durant la saison sèche
-la maison est plus spacieuse, mieux construite et plus sécuritaire (meilleur système de cables électriques et toit de tôle renforci)
-le plafond suspendu réduit avantageusement la chaleur suffocante de Salacuím entrant dans la maison
-l'emplacement de la maison est loin du centre de la ville ce qui réduit les nombreuses visites improvistes de mes petits copains les enfants, qui peu à peu se convertissaient en de petites mouches de maison
-le prix de location est moins élevé que ma demeure précédente
-les propriétaires sont fiers, respectés et attentionnés

Je suis vraiment satisfait de ce changement de demeure. Mais malgré les nombreux avantages je dois néanmoins vous présenter une liste des désavantages:

-la toilette se retrouve à l'extérieur de la maison et il n'y a pas de système de conduit d'eau pour emplir la cuvette-réserve
-il n'y a pas de douche alors je dois me baigner à la main à l'extérieur de la maison
(ce qui me procure un autre avantage...
...quelle belle sensation de liberté que se laver dehors tout nu)
-je me retrouve vraiment loin de mon lieu de travail, mais heureusement que les propriétaires m'ont prêté une bicyclette que j'ai réparé au coût de 150 quetzals (20$)
-la nuit tombé, je dois redoubler de prudence au niveau de ma sécurité car la maison est quelque peu isolé (quand on est seul il vaut mieux rester à l'intérieur le soir)
-il y a beaucoup de fourmis dans cette nouvelle demeure, surtout dans la cuisine car elles dévorent, collectivement, tout petit morceau de nourriture qui tombe au sol ou qu'elles peuvent trouver sur la table ou la cuisinière
(ce qui se converti aussi en un autre avantage...
...le fait que les fourmis nettoyent tout ce qui se trouve sur leur passage réduit miraculeusement le nombre d'atroces coquerelles)

Voici quelques photos de comparaisons entre mon ancienne location (photos de gauche) et ma nouvelle demeure (photos de droites):






Voici un court vidéo de ma nouvelle demeure...
http://www.youtube.com/watch?v=h9iXBM4jdvE

Voici quelques photos de l'arrière-cour


Et finalement voici une photo de ma nouvelle bicyclette "amarilla"


lundi 3 octobre 2011

La saison des pluies


Photo prise dans l'étang qui se situe derrière ma maison.

Neuf octobre 2011. 19h35. Dehors il fait noir. Les grenouilles chantent. L'ambiance est calme et relaxante. Si ce n'était de ma vilaine grippe, je serais totalement en harmonie avec cet environnement paisible.

Peu à peu, tout doucement le vent se lève. Quelques branches, feuilles et graines de fruits tombent sur le toit de la maison. C'est un signe que la pluie s'en vient.

Et puis elle tombe, la pluie. Pendant les prochaines 5 minutes, 30 minutes ou 12 heures, l'intensité de la pluie sera à intervalle entre légère à intense. Parfois elle nous assourdie littéralement puisque qu'elle se frappe à plein fouet contre le toit de tôle.

Ces millions de gouttelletes d'eau provenant de l'océan Pacifique ou Atlantique rempliront les puits, nourriront les plantes, et formeront de nombreux petits étangs où une multitude d'insectes et d'animaux trouveront refuge afin de copuler et procréer.

La saison des pluies à Salacuím commence en mai et se termine en octobre, mais perdure jusqu'en janvier. Les mois de septembre et octobre étant les plus intenses. Durant cette saison humide, que l'on nomme ici l'hiver même s'il fait parfois plus de 40 degrés celsius, dame nature nous propose un milieu de vie différent. Voici une liste des avantages et désavantages de la saison des pluies à Salacuím au Guatemala.

Les avantages:

  • les produits cultivés, comme le maïs, le cardamomo et les fèves noirs, poussent plus rapidement;
  • les puits se remplissent ce qui permet à plusieurs personnes de cesser de transporter l'eau, d'un point x jusqu'à leur maison;
  • le monde enchanteur des grenouilles nous réserve un concert inspirant à chaque soir après le coucher du soleil;
  • il y a beaucoup moins de poussière car les chemins de graviers sont détrempés;
  • les journées et les nuits sont un peu plus fraîches;
  • les couleurs abondent dans les champs, car il y a beaucoup plus de fleurs et de papillons.

Les désavantages:

  • il y a beaucoup plus de maringouins, ces bestioles porteuses de parasites comme le paludisme et le dengue;
  • il y a aussi une quantité croissante de tout autre types de moustiques;
  • après plusieurs mois de pluie, la boue est omniprésente;
  • quand la pluie est forte et que le toit est troué, l'eau entre dans la maison;
  • les orages et tempêtes tropicales sont fréquents, ainsi que les pannes électriques;
  • quelques chemins se ravinent, quelques ponts s'effrondrent, il faut donc être doublement patient lorsqu'on se déplace en véhicule.

Voici un court vidéo Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=Ey2hR-ghWH8

La saison des pluies nous rappelle que c'est dame nature qui a le dernier mot. Ce qui veut dire que c'est à nous à s'adapter à cette saison longue de 6 mois, et ce, sans jamais oublier de remercier la pluie car elle est porteuse de vie.


Autre photo prise dans l'étang derrière la maison